Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ? Comment impacte-elle la vie professionnelle et personnelle ? Comment l’utiliser pour améliorer la performance ? Ces questions ont été abordées, entre autres, lors du webinaire exceptionnel organisé par MyConnecting le 10 novembre à 10h30 autour de l’intelligence émotionnelle et des enjeux qu’elle représente pour l’entreprise. Nos experts, Tiphanie Gadonna, Formatrice et Coach Professionnel Certifié (IPEC – ICF) et Damien Michel, Directeur du développement et Expert compétences, ont mis en exergue le lien entre le développement de cette soft skills et son impact sur la vie professionnelle et comment l’intelligence émotionnelle influence différents éléments qui contribuent à la réussite d’une entreprise et de ses employés : la performance, l’adaptabilité, la motivation, le relationnel, etc.
L’intelligence émotionnelle est largement reconnue comme une compétence précieuse qui contribue à améliorer la communication, la gestion, la résolution de problèmes et les relations en entreprise. C’est également une compétence qui, selon les chercheurs, peut être améliorée par la formation et la pratique.
L’émergence de l’intelligence émotionnelle
Les recherches sur l’intelligence émotionnelle sont prises très au sérieux par les entreprises du monde entier. Elles ont une approche pragmatique de la question : accepter les nuances de l’émotion humaine, avoir la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions ainsi qu’à composer avec les émotions des autres personnes dans un contexte professionnel sont des leviers avérés de réussite pour une entreprise.
En 1990, Peter Salovey (Yale) et John Mayer (Université de New Hampshire), ont été les premiers à utiliser l’expression « intelligence émotionnelle » et à la conceptualiser. Leur étude soulevait ces questions : pourquoi certaines personnes au QI élevé ne réussissent-elles pas dans la vie ? Pourquoi, face aux difficultés, certains s’en sortent très bien alors que d’autres s’effondrent ?
On voit également l’émergence du concept de quotient émotionnelle (QE) comme il existe un quotient intellectuel (QI).
C’est le psychologue et journaliste scientifique Daniel Goleman qui va populariser l’intelligence émotionnelle en la qualifiant de valeur ajoutée. Dans un livre, devenu best-seller, paru en 1995, il publie, « Emotional Intelligence, why it can matter more than IQ » ; démontrant l’importance de l’intelligence émotionnelle tant sur le plan des relations avec ses proches que sur celui de la réussite professionnelle. Il établit clairement le lien entre les émotions et les facteurs de réussites, tant professionnels que personnels. Goleman définit 5 piliers intrinsèques à l’intelligence émotionnelle.
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Quels sont les piliers de l’intelligence émotionnelle ?
- La conscience de soi : vous gérez vos propres émotions, vous connaissez vos points forts et vos points faibles et tirez des conclusions.
- La maîtrise de soi : vous arrivez à maîtriser vos émotions avec maturité et à les exprimer calmement.
- La motivation interne : vous êtes prêt à redoubler d’efforts pour atteindre vos objectifs, même ceux à long terme. Vous êtes productif et aimez relever les défis.
- L’empathie : vous comprenez les émotions et les sentiments des personnes qui vous entourent.
- Les compétences sociales : vous n’avez pas peur du contact humain et communiquez facilement avec des personnes connues ou avec des étrangers.
Quel impact pour les collaborateurs et les équipes ?
Si les collaborateurs développent ces différents piliers sur lesquels repose l’intelligence émotionnelle, cela constituera un réel avantage pour l’entreprise dans son ensemble. Ainsi, les collaborateurs au quotient émotionnel élevé savent reconnaître leurs forces et leurs axes d’amélioration et savent assimiler sans ressentiment les critiques constructives. Ils savent travailler en équipe mieux que personne, font preuve d’adaptabilité ainsi que d’une grande flexibilité. En mettant à profit l’intelligence émotionnelle au travail, on évite les conflits, les problèmes de collaboration et de mauvaise communication. L’ambiance au travail est impacté positivement également.
La maîtrise de soi
Tiphanie Gadonna a expliqué que la finalité du développement de cette compétence est de réguler l’expression émotionnelle et sa réactivité et d’adapter sa réaction aux évènements. Elle a ensuite partagé des pratiques qui vont petit à petit aider les personnes à réguler leurs émotions.
- Canaliser la rapidité de ses réponses, pour y donner davantage de réflexion (mail, échanges, réunions => 1 minute, 3 grandes respirations)
- Se focaliser d’abord sur ce qui améliore l’humeur (si on se sent submergé)
- Travailler sur les comportements refuges qui entrainent un effet émotionnel vicieux
- Se demander quelle réaction est la plus alignée avec ses valeurs à cet instant
- Encourager l’expression des réussites et des erreurs en réunion pour libérer les sentiments d’accomplissement ou de frustration
Deux leviers : l’attention et l’influence
L’attention
Le premier levier c’est l’attention, dont Daniel Goleman est très attaché. Il parle de cette notion d’attention qui est constituée de trois niveaux. Le premier est l’attention à soi : conscience de soi, maîtrise de soi et auto-motivation. Dans une situation donnée, comment on se sent, comment on veut réagir et qu’est-ce qu’on se sent capable de faire ?
Le deuxième c’est l’attention aux autres qui fait appel à l’empathie et les compétences sociales. C’est de se demander si on fait preuve d’empathie, si on s’intéresse aux autres, à leurs forces et talents ou encore est-ce qu’on a envie de collaborer avec les autres.
Enfin, on retrouve l’attention au système, c’est-à-dire à l’entreprise elle-même. Être attentif à la culture de l’entreprise, au contexte dans lequel elle se trouve, à l’environnement dans lequel on est en train d’évoluer, de vivre et d’opérer. On peut même parler d’attention au contexte sanitaire ou économique. On ne peut pas ne pas être attentif au système même si on l’est pour soi et les autres car on risque de ne pas avoir la réaction la plus adaptée.
L’influence
Le deuxième levier est l’influence dont parle Christophe André :
« Les émotions tendent naturellement à s’imposer à nous. C’est sur leur influence que nous devons agir et non sur leur présence qu’il faut apprendre à écouter !
Les gens se demandent parfois ce qu’ils peuvent faire pour ne plus ressentir d’émotions dans certaines situations de peur d’être submergés. Or, ce n’est pas sur leur présence qu’on doit travailler mais se demander quel pouvoir on leur donne et comment on s’en sert. On doit évaluer l’influence qu’elles ont sur soi et comment on pourrait reprendre la main sur elles parce qu’elles peuvent s’avérer utiles.