Alors que l’assouplissement des restrictions signifie que les restaurants, cafés, magasins et lieux culturels sont désormais ouverts, il en est de même pour les entreprises qui voient un retour au bureau progressif de leurs salariés depuis le 9 juin dernier. Les employeurs comme les salariés l’ont bien compris, ce retour au bureau n’est pas pour autant un retour au « monde d’avant », celui qu’ils ont connu avant la pandémie. Il est nécessaire pour les entreprises d’assurer, dans un premier temps, la sécurité des employés et de les rassurer quant aux mesures sanitaires strictes prises afin de prévenir les risques de propagation du coronavirus et de trouver les ressorts nécessaires pour faire en sorte que la motivation et l’efficacité soient au rendez-vous. Et quid du télétravail ? celui-ci demeure très présent dans la vie des salariés français. Le télétravail continue de s’imposer comme la solution à privilégier dans ce nouveau paysage de travail hybride.
Retour au bureau, oui, mais avec une bonne dose de télétravail !
L’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) a publié les résultats d’une enquête sur la sortie de crise, et les attentes des RH. Elle a interrogé pour cela, entre fin mai et début juin, 270 DRH et RH afin de mieux comprendre comment ils abordaient leurs projets pour l’après-crise. L’étude démontre que les professionnels des ressources humaines sont effectivement pour un retour au bureau progressif mais avec un télétravail pérennisé, en mode hybride.
Cette hybridation, justement, devrait être progressive et on relève à travers cette enquête trois périodes distinctes : le mois de juin, juillet et août et enfin à partir de septembre 2021.
Depuis le 9 juin juin à début juillet, 83% des RH interrogés prévoient de maintenir le télétravail :
- 68% entre 1 et 4 jours par semaine
- 2 % proposeront à leurs salariés un « forfait » mensuel ou hebdomadaire
- 9 % un travail à distance « libre »
- 3 % leur permettront de continuer à télétravailler à 100 %
Seuls 13 % des RH et DRH souhaitent un retour en 100 % présentiel pendant le mois de juin.
Entre le 1er juillet et fin août, sans doute en raison d’une charge de travail moins importante pendant l’été, les professionnels des RH sont encore plus nombreux à pencher pour le télétravail, 85%. À partir du 1er septembre, le rythme devrait être plus mesuré, et ressembler au mode de travail « hybride » prédit par de nombreux experts. Il faut noter qu’ils sont désormais 24 % à souhaiter un retour sur site à 100 %. Mais ils restent une majorité (69 %) à prévoir de continuer à permettre le travail à distance.
Surmonter le « syndrome de la cabane »
Se retrouver parmi les collègues, craindre l’évolution de la situation sanitaire, changements dans la routine de travail et d’organisation… le retour au bureau peut être une source d’angoisse légitime. Certaines personnes souffrent du « syndrome de la cabane » (ou de l’escargot), un état émotionnel qui se manifeste à travers une réticence à sortir de chez soi. Vous angoissez à l’idée de vous retrouver autour de la machine à café avec d’autres collègues ? Le retour au bureau est source de stress chez vous ? Alors, il se pourrait que vous en souffrez aussi. Il est en effet difficile pour beaucoup de sortir de sa bulle et affronter le monde extérieur avec le sentiment de n’être protégé du Covid-19 que chez soi.
Comment surmonter ces craintes ?
Il ne faut pas hésiter à s’ouvrir à son entourage ou même d’aller consulter un professionnel (médecin traitant ou psychologue). Le fait d’extérioriser ses craintes constitue un bon moyen se libérer d’un poids et de retrouver une certaine sérénité.
Pour se réadapter au retour sur le lieu de travail, il est conseillé de bien se préparer à la fois physiquement et moralement. Avoir une bonne hygiène de vie notamment aide à mieux l’appréhender. Instaurer une nouvelle routine aide également beaucoup à se rassurer (rituels du matin, heure de déjeuner…). Enfin, prenez tous les mesures sanitaires recommandées : port du masque, distanciation sociale, se laver les mains régulièrement, etc.
Entreprises : comment gérer ce retour au bureau ?
Garantir le respect des consignes sanitaires
L’un des défis auxquels les organisations seront confrontées est de satisfaire à toutes les exigences légales en matière de sécurité personnelle des travailleurs tout en les aidant à faire face au stress émotionnel lié au retour au bureau. Les chefs d’entreprise peuvent surmonter ces défis en prenant des mesures nécessaires pour réduire les risques pour les employés tout en communiquant sur tout ce qui est mis en œuvre pour leur sécurité, notamment : respect des gestes barrières, la distance d’au moins un mètre entre chaque personne, le port du masque, la limitation du nombre de personnes par pièce (4m² par personne), la désinfection régulière des objets et l’aération régulière des espaces de travail.
Fournir un support moral et émotionnel aux employés
La santé mentale est mise à rude épreuve en ces temps que nous connaissons depuis plus d’un an déjà. La peur, la dépression, la colère et l’anxiété, amplifiées par des mois de confinement, de déconfinement, de reconfinement, de couvre-feu, d’une overdose d’infos contradictoires sur la Covid-19, seront présentes dans vos effectifs. Les employeurs doivent faire preuve d’empathie, offrir un accès à des ressources en termes de support moral et émotionnel afin d’aider au mieux les employés lors de cette période de transition.
Faire preuve de flexibilité
Beaucoup de gens qui ne s’attendaient pas à aimer travailler à domicile ont trouvé que c’était agréable et sûr, surtout en ces temps de pandémie où le spectre de la contamination plane au dessus de nos têtes. Le retour au travail sera difficile pour certains employés. Le respect du temps des employés et le besoin de flexibilité dans leur horaire seront plus importants que jamais.
Laisser la place au dialogue
Chaque employé a développé ses propres techniques ou manière de travailler pendant le télétravail. Il faut donc dialoguer avec chacun de ses employés pour comprendre leur nouvelle façon de travailler et être à l’écoute des nouveaux besoins. Le manager doit laisser la place à la créativité, accueillir les nouvelles idées et encourager les nouvelles idées.