En 2017, la France a accordé l’asile à 43 000 personnes. La question de l’intégration professionnelle des réfugiés se pose alors. On constate que dans de nombreux cas, ils peinent à accéder au marché du travail. Ils rencontrent également des difficultés dans l’évaluation et la reconnaissance de leurs connaissances. C’est ce qu’a d’ailleurs fait remarquer la Ministre, Muriel Pénicaud : « Certains réfugiés ont une qualification, mais ils viennent de pays où il n’y a pas de reconnaissance de diplôme, ou qui s’exercent dans un cadre rendant nécessaire une formation complémentaire ».
L’envie de s’en sortir des réfugiés
Beaucoup de réfugiés laissent derrière eux des passions, une carrière ou une activité professionnelle. La recherche d’un emploi ou la reprise d’une activité s’apparente alors à un véritable parcours du combattant dans la plupart des cas. Outre le fait des difficultés liées à la reconnaissance des diplômes, il y a aussi la barrière de la langue et l’absence de réseau, entre autres. Pourtant, tous ont des compétences à faire valoir et une immense envie de s’en sortir, comme l’a fait ressortir la Ministre.
Muriel Pénicaud rajoute que plus de « 39% des réfugiés arrivant en France n’ont pas pu avoir de qualification professionnelle ». Elle poursuit en soulignant que bien que ces personnes aient « vécu la guerre, la persécution », elles ont « le courage, l’envie d’apprendre » et fait ressortir qu’en France il y a secteurs d’activités et des métiers en tension où la main d’œuvre est demandée. Donc, l’offre et la demande peuvent se retrouver dans une « démarche gagnant-gagnant ».
Appel à projet
Dans cette optique, la Ministre a annoncé le lancement d’un appel à projets. Doté d’une enveloppe de 15 millions d’euros, elle permettra à 4 000 à 5 000 demandeurs d’asiles de trouver un emploi. Cet appel à projet a pour objectif de contribuer à leur intégration professionnelle à travers plusieurs mesures :
- Le déploiement de parcours d’accompagnement vers et dans l’emploi ou la création d’activité. Le tout dans une logique d’accompagnement globale (emploi, logement, mobilité, santé, etc.)
- Faire reconnaître et développer des compétences
- La coordination et la professionnalisation des acteurs
- Développer et multiplier des passerelles avec les acteurs économiques d’un territoire.
Le nouveau programme, indique Mme Pénicaud, vise à « aller plus loin que les cours de français sur l’accès à la formation et à l’emploi ». Il se distinguera du programme « Hope » (Hébergement, orientation, parcours vers l’emploi). Celui-ci mêlait formation linguistique et apprentissage dans des secteurs en tension comme le BTP et a bénéficié à un millier de réfugiés, grâce à un contrat de professionnalisation.
Les projets peuvent être déposés pendant 12 mois à compter du 1er octobre 2018. Ils devront apporter la preuve d’un réel ancrage territorial. De plus, ils devront également se coordonner et être en complémentarité avec les actions et dispositifs existants sur les territoires. La Garantie jeunes et l’insertion par l’activité économique, par exemple, en font partie. Cela doit se faire dans une dynamique concertée avec les acteurs du service public de l’emploi et du service public régional de la formation et de l’orientation professionnelles.
On s’attend également à une bonne articulation avec le parcours du contrat d’intégration républicaine mis en place par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).
Coopération et mobilisation
L’ambition de cet appel à projet est de favoriser la création de nouvelles coopérations entres les différents acteurs publics et privés d’un territoire œuvrant dans les champs de l’insertion, de la formation professionnelle ou de la création d’activité. De même, il s’agit d’encourager le renforcement de coopérations existantes.
La ministre du Travail déclare que les réfugiés que la France accueille doivent pouvoir « se former, trouver un emploi, ou créer leur entreprise ». Elle invite les associations à se mobiliser pour que leurs innovations puissent permettent à plus de réfugiés de s’intégrer. Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi souligne quant à lui que « cet appel à projets veut mobiliser largement la société pour inventer les parcours d’orientation vers l’emploi les mieux adaptés et les plus efficaces. C’est une question d’esprit républicain en même temps que d’efficacité économique.»
Public ciblé
En ce qui concerne le public ciblé il y a donc les bénéficiaires d’une protection internationale (BPI) à la recherche d’un emploi ou d’une formation professionnelle. Notamment les :
- Réfugiés (titre de séjour de 10 ans)
- Bénéficiaires d’une protection subsidiaire
- Apatrides à la recherche d’un emploi ou d’une formation professionnelle
Une attention particulière pourra être portée aux publics suivants :
- Les femmes
- Les jeunes de moins de 25 ans
- Les seniors (40 ans et plus)
- Les personnes analphabètes ou illettrées
L’objectif à terme de cet appel à projet est d’aider les bénéficiaires d’une protection internationale et les demandeurs d’asile de plus de 6 mois de s’insérer sur le marché de l’emploi et permettre à ceux à la recherche d’une formation professionnelle d’en trouver et d’en bénéficier.
>> Pour en savoir plus sur nos formations personnalisées, contactez-nous !