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Muriel Pénicaud : « Permettre l’émancipation sociale »

A l'occasion de l'entrée du projet de réforme en conseil des ministres, la Ministre du travail s’est exprimée ce matin au micro de France Inter.

Rana Ramjaun

Responsable des contenus web chez MyConnecting IA, je partage mon expertise autour de sujets en lien avec la formation professionnelle et le développement des compétences.

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Aujourd’hui a été présenté en conseil des ministres le nouveau projet de réforme concernant la formation professionnelle, engagé par la Ministre du Travail Muriel Pénicaud afin de permettre l’émancipation sociale. A cette occasion, Madame la Ministre s’est exprimée ce matin au micro de France Inter.

Cette réforme représente le deuxième volet de la rénovation du modèle social : selon Muriel Pénicaud, « Ce volet est fondamental pour l’émancipation sociale. C’est la possibilité pour un jeune de choisir son avenir professionnel par passion et de pouvoir se réaliser dans l’apprentissage. […] Pour un demandeur d’emploi, c’est une protection contre le chômage. Pour un salarié, c’est avoir un espoir d’ascenseur social, de promotion sociale, ou encore se prémunir avec les évolutions technologiques. C’est ne pas subir mais pouvoir choisir son avenir. […] Pour les hommes et les femmes c’est avoir les mêmes salaires et les mêmes chances de carrière ».

Une réforme individualiste ?

Le nouveau patron de Force ouvrière, Pascal Pavageau, critique quant à lui une logique d’individualisation, une mise en concurrence de « tous contre tous » ; selon lui, il n’y aurait plus de socle commun mais des individus atomisés.

Force Ouvrière fait pourtant partie des partenaires sociaux qui ont signé l’accord, bien que cela se soit fait avant l’arrivée de Pascal Pavageau. Mais pour Muriel Pénicaud, « il ne faut pas confondre la personne et l’individualisation. Il faut mettre en place des moyens collectifs au service de chacun ».

Quel impact sur le taux de chômage ?

Murielle Pénicaud s’est également exprimée quant au changement que la réforme pourrait apporter vis-à-vis du taux de chômage, actuellement en baisse. « Aujourd’hui la France est en retard sur la formation ; seulement 10% des chômeurs sont formés. Il est essentiel d’investir dans la formation. En plus de la loi qui va ouvrir plus de droits, des investissements seront mis en place pour les 5 ans qui viennent dans un grand plan investissement dans les compétences qui va former des jeunes ».

« Nous n’arrivons pas à profiter de la croissance (qui est tout de même de 2%), beaucoup de marchés ne sont pas pris faute de compétences. On ne sait pas transformer la croissance en emploi ; donc le sujet des compétences est stratégique ».

Quels outils pour favoriser les contrats de longue durée ?

La ministre a également annoncé qu’une réflexion des partenaires sociaux était en cours pour que d’ici la fin de l’année soient mis en place des malus sur les CDD et contrats intérim pour favoriser les CDI, et par conséquent l’emploi. Au niveau du nombre d’apprentis, peu d’entreprises respectent les 30% obligatoires. Jean-Louis Borloo propose de mettre en place des « sanctions de grande violence » pour inciter les entreprises à former davantage de jeunes. Mais la ministre ne désire pas faire usage de moyens violents : « Je ne crois pas à la violence. La responsabilisation des entreprises est nécessaire. En Allemagne, c’est normal de former des jeunes. […] Je pense que ça viendra avec la réforme. »

Plan de réduction des effectifs chez Pôle Emploi : quelle logique ?

L’un des auditeurs a soulevé la question du plan des effectifs au sein de Pôle emploi, déjà mis en place et envisagé jusqu’à 2022 : « comment faire avec encore moins de moyens au sein du service public ? Ne croyez-vous pas qu’il est temps de geler le plan de réduction des emplois ? ».
Mais la logique est tout autre pour Muriel Pénicaud : « La trajectoire que vous évoquez n’est pas encore définitive. Deux choses : si le taux de chômage baisse, c’est logique qu’il y ait besoin de moins d’accompagnement. Ensuite, il y aura certes de nouvelles missions mais également de nouvelles organisations ; l’idée est de laisser beaucoup plus de liberté aux agences de Pôle Emploi pour innover ».

Lors de cette interview, la Ministre a également évoqué d’autres points techniques, comme la mise en place d’une application mobile par souci de transparence, ou encore le transfert de compétences des régions. Reste à savoir ce que l’Assemblée Générale et le Sénat exprimeront à leur tour sur ce nouveau projet de loi. La suite au prochain épisode !

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