Tout comme le fameux Penseur, célèbre sculpture d’Auguste Rodin, représente un homme en pleine méditation faisant appel à toute son intelligence pour résoudre un problème apparemment complexe, chaque individu est amené à réfléchir. Selon Futura Santé, « l’intelligence désigne communément le potentiel des capacités mentales et cognitives d’un individu, animal ou humain, lui permettant de résoudre un problème ou de s’adapter à son environnement… On peut la subdiviser en différentes composantes… ». En effet, tout individu est muni d’intelligences multiples – un bouquet d’intelligences qui peut avoir de nombreux impacts dans toutes les sphères de la vie, notamment en entreprise.

Howard Gardner, professeur à l’université de Harvard, propose pour la première fois en 1983 la théorie des intelligences multiples qui fut enrichie en 1993. C’est ainsi que huit types d’intelligences furent énoncées. Celles-ci permettent de travailler en équipe, de gérer des projets, de résoudre des problèmes. Quels sont ces 8 types d’intelligences ? Quelle est la place réservée à ces types d’intelligence en entreprise ? Comment les déceler, les comprendre, les développer ?

LES POINTS ESSENTIELS

• Howard Gardner énonce 8 types d’intelligences
• L’intelligence linguistique est appliquée en écriture
• L’intelligence logico-mathématique reflète la capacité à tenir un raisonnement logique
• L’intelligence spatiale permet de faire, mentalement, une représentation spatiale du monde
• L’intelligence intra-personnelle est la capacité à se connaître soi-même
• L’intelligence interpersonnelle est la capacité à distinguer les intentions et les sentiments d’autrui
• L’intelligence corporelle consiste à faire appel aux mouvements du corps pour effectuer certaines activités
• L’intelligence musicale comprend la capacité à créer et comprendre des rythmes et mélodies
• L’intelligence naturaliste repose sur la capacité à classer les objets en différentes catégories
• L’intelligence existentielle/spirituelle est la capacité à se questionner sur le sens, sur l’origine des choses et à se situer par rapport aux limites cosmiques

Intelligence linguistique/verbale

Cette intelligence est appliquée en écriture en édition et en traduction. Il s’agit de l’utilisation du langage (parler, écrire) ou des stimuli linguistiques (écouter, lire) pour comprendre et communiquer avec les autres. Elle permet l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi d’autres langues. Celle-ci est très présente chez les écrivains, les rhétoriciens, avocats, orateurs, enseignants, animateurs de la radio, traducteurs, interprètes ou poètes qui ont à lire ou à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre.

Les personnes chez qui ce type d’intelligence domine sont sensibles aux sons, aux structures et à la signification du langage. Elles savent communiquer avec efficacité et sont très conscientes des fonctions du langage.

Victor Hugo maîtrisait à merveille ce type d’intelligence.

L’intelligence logico-mathématique

Ce type d’intelligence reflète la capacité à tenir un raisonnement logique et à faire des inférences si besoin. Cette intelligence a été décrite en détail par Piaget, en tant que « l’intelligence ». Celle-ci concerne les personnes qui sont capables d’utiliser leurs capacités intellectuelles visant la logique, l’analyse, l’observation et la résolution de problèmes. Elle permet l’analyse des causes et conséquences d’une action, l’émission de certaines hypothèses, la compréhension des principes, la manipulation des nombres, l’exécution des opérations mathématiques et l’interprétation des quantités.

Les chercheurs en biologie, en informatique, en médecine, en science pure ou en mathématique font preuve d’intelligence logico-mathématique. Ces derniers utilisent notamment les mathématiques comme instruments d’exploration des réalités concrètes.

Einstein est représentatif de cette forme d’intelligence.

L’intelligence spatiale

Être capable de trouver son chemin et d’établir des relations entre les objets dans l’espace, c’est faire preuve d’intelligence spatiale. L’intelligence spatiale permet à un individu d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques pour faire, mentalement, une représentation spatiale du monde. C’est le cas pour les Amérindiens qui voyagent en forets en faisant une représentation mentale de l’espace. Ils font appel à des points de repère notamment des cours d’eau, des lacs…

C’est aussi avoir un bon sens de l’orientation, travailler dans l’espace, lire facilement les cartes, les diagrammes, les graphiques.

Les géographes, les peintres, les dessinateurs de mode, les architectes, les photographes, les caméramans sont dotés de l’intelligence spatiale.

L’architecte Le Corbusier a fait appel à ce type d’intelligence.

L’intelligence intra-personnelle

L’intelligence intra-personnelle est la capacité à se connaître soi-même, de connaître ses sentiments, ses pensées et ses émotions. Cette introspection relève de la psychologie analytique. Les personnes dotées de cette intelligence sont capables d’identifier leurs propres points faibles ainsi que leurs points forts et de distinguer leurs différentes émotions. Elles sont en mesure d’utiliser cette information pour guider leurs comportements. C’est aussi la capacité d’aller chercher de l’aide en cas de besoin.

L’intelligence intra-personnelle est très sollicitée chez les psychologues, les psychiatres, les philosophes, les écrivains ainsi que les poètes.

Goleman, l’auteur de L’intelligence émotionnelle est un exemple de ce type d’intelligence.

L’intelligence interpersonnelle

L’intelligence interpersonnelle est la capacité à distinguer les intentions et les sentiments d’autrui. Il s’agit de comprendre l’autre, d’user des mots justes pour communiquer et d’anticiper un comportement.  Elle suscite l’empathie, la coopération et la tolérance. Cette forme d’intelligence permet de comprendre la source d’un problème et de trouver les solutions adaptées.

Les individus capables de travailler en groupe et d’écouter les autres, notamment les enseignants, les thérapeutes, les politiciens et les religieux, ont généralement une intelligence à prédominance interpersonnelle.

Mère Térésa mettait à profit son intelligence interpersonnelle de façon remarquable.

L’intelligence corporelle/kinesthésique 

Cette intelligence consiste à faire appel aux mouvements du corps pour effectuer certaines activités notamment le sport, la dance ou le théâtre. Elle peut aussi servir à exprimer une idée ou un sentiment surtout dans un contexte artistique. Howard Gardner a qualifié l’intelligence corporelle-kinesthésique comme étant celle qui se développe à force d’intense pratique et d’expertise.

Les athlètes, les mécaniciens, les chirurgiens, les danseurs et les acteurs sont dotés de l’intelligence kinesthésique/corporelle.

Mario Lemieux, joueur exceptionnel de hockey sur glace, maîtrisait son art grâce à son intelligence corporelle.  

Intelligence musicale/rythmique

Cette forme d’intelligence comprend la capacité à créer des rythmes et mélodies, à transposer des notions musicales et à les interpréter. Il s’agit de jouer d’un instrument, chanter ou composer mais également d’apprécier une musique qui joue. L’intelligence de l’harmonie des sons requiert une sensibilité unique.

Cette forme d’intelligence est typique des critiques musicaux, des chanteurs, des compositeurs, des musiciens et des danseurs.

Mozart représente bel et bien l’intelligence musicale.

Intelligence naturaliste

L’intelligence naturaliste repose sur la capacité à classer les objets en différentes catégories. C’est pouvoir classer la faune, la flore et tout ce que comprend le monde, les collectionner et les analyser. Toute personne dotée de cette intelligence a une habileté à reconnaître des traces d’animaux, à trouver des moyens de survie…

Cette forme d’intelligence est développée chez les zoologistes, botanistes, archéologues » tel Darwin. 

 Les peuples indigènes sont connus pour faire appel à l’intelligence naturaliste.

Intelligence existentielle/spirituelle

L’intelligence existentielle/spirituelle, chez Howard Gardner, se définit par la capacité à se questionner sur le sens, sur l’origine des choses et à se situer par rapport aux limites cosmiques. Il s’agit d’édicter des règles ou des comportements selon les domaines de la vie.

Howard Gardner qualifie l’intelligence existentielle de « huitième et demi » dans son modèle. Elle n’est pas une intelligence à part entière.

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